Directive n° 1999/92/CE du 16/12/99 concernant les prescriptions minimales visant à améliorer la protection en matière de sécurité et de santé des travailleurs susceptibles d’être exposés au risque d’atmosphères explosives (quinzième directive particulière au sens de l’article 16, paragraphe 1, de la directive 89/391/CEE)
(JOCE n° L 23 du 28 janvier 2000)
Texte modifié par :
Directive n° 2007/30/CE du Parlement européen et du Conseil du 20 juin 2007 (JOUE n° L 165 du 27 juin 2007)
Rectificatif au JOCE n° L 134 du 7 juin 2000
Vus
Le Parlement européen et le Conseil de l’union européenne,
Vu le traité instituant la Communauté européenne, et notamment son article 137,
Vu la proposition de la Commission (1), présentée après consultation du comité consultatif pour la sécurité, l’hygiène et la protection de la santé sur le lieu de travail ainsi que de l’organe permanent pour la sécurité et la salubrité dans les mines de houille et les autres industries extractives,
vu l’avis du Comité économique et social (2),
après consultation du Comité des régions,
statuant conformément à la procédure visée à l’article 251 du traité, au vu du projet commun approuvé par le comité de conciliation le 21 octobre 1999 (3),
(1) JO C 332 du 9.12.1995, p. 10 et JO C 184 du 17.6.1997, p. 1.
(2) JO C 153 du 28.5.1996, p. 35.
(3) Avis du Parlement européen du 20 juin 1996 (JO C 198 du 8.7.1996, p. 160) confirmé le 4 mai 1999 (JO C 279 du 1.10.1999, p.55), position commune du Conseil du 22 décembre 1998 (JO C 55 du 25.2.1999, p. 45) et décision du Parlement européen du 6 mai 1999 (JO C 279 du 1.10.1999, p. 386). Décision du Parlement européen du 2 décembre 1999 et décision du Conseil du 6 décembre 1999.
Considérants
Considérant ce qui suit :
(1) l’article 137 du traité prévoit que le Conseil peut arrêter, par voie de directive, des prescriptions minimales en vue de promouvoir l’amélioration, notamment du milieu de travail, pour garantir un meilleur niveau de protection de la sécurité et de la santé des travailleurs ;
(2) selon ledit article, ces directives évitent d’imposer des contraintes administratives, financières et juridiques telles qu’elles contrarieraient la création et le développement de petites et moyennes entreprises ;
(3) l’amélioration de la sécurité, de l’hygiène et de la santé des travailleurs au travail représente un objectif qui ne saurait être subordonné à des considérations de caractère purement économique ;
(4) les prescriptions minimales visant à améliorer la protection en matière de sécurité et de santé des travailleurs susceptibles d’être exposés au risque d’atmosphères explosives doivent être impérativement respectées pour que soit garantie la protection de la sécurité et de la santé des travailleurs ;
(5) la présente directive est une directive particulière au sens de l’article 16, paragraphe 1, de la directive 89/391/CEE du Conseil du 12 juin 1989 concernant la mise en oeuvre de mesures visant à promouvoir l’amélioration de la sécurité et de la santé des travailleurs au travail (4) ; de ce fait, les dispositions de ladite directive, en particulier celles relatives à l’information des travailleurs, à la consultation et à la participation des travailleurs ainsi qu’à leur formation, s’appliquent pleinement, sans préjudice de dispositions plus restrictives ou spécifiques contenues dans la présente directive, dans les cas où des travailleurs sont susceptibles d’être exposés au risque d’atmosphères explosives ;
(6) la présente directive constitue un pas concret vers la réalisation de la dimension sociale du marché intérieur ;
(7) la directive 94/9/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 mars 1994 concernant le rapprochement des législations des Etats membres pour les appareils et les systèmes de protection destinés à être utilisés en atmosphères explosibles (5) prévoit la préparation d’une directive complémentaire basée sur l’article 137 du traité, qui visera notamment les dangers d’explosion liés à l’utilisation et/ou au type et mode d’installation des appareils ;
(8) la protection contre les explosions est d’une importance capitale pour la sécurité; en cas d’explosion, la vie et la santé des travailleurs peuvent se trouver menacées par des phénomènes d’inflammation et de pression incontrôlés ainsi que par la présence de produits de réaction nocifs et par la consommation de l’oxygène de l’air indispensable à la respiration ;
(9) l’établissement d’une stratégie cohérente pour la prévention des explosions nécessite des mesures à caractère organisationnel en complément des mesures à caractère technique qui sont prises sur le lieu de travail; conformément à la directive 89/391/CEE, l’employeur est tenu de disposer d’une évaluation des risques pour la sécurité et la santé des travailleurs au travail; cette obligation est précisée dans la présente directive, en ce que l’employeur est tenu d’établir et de tenir à jour un document relatif à la protection contre les explosions ou un ensemble de documents satisfaisant aux prescriptions minimales définies dans la présente directive ; le document relatif à la protection contre les explosions inclut l’identification des dangers, l’évaluation des risques et la définition de mesures spécifiques à prendre pour sauvegarder la santé et la sécurité des travailleurs exposés au risque d’atmosphères explosives, conformément à l’article 9 de la directive 89/391/CEE ; ce (s) document(s) peut (peuvent) faire partie intégrante de l’évaluation des risques pour la sécurité et la santé au travail prévue à l’article 9 de la directive 89/391/CEE ;
(10) une évaluation des risques d’explosion peut, le cas échéant, être également requise sur la base d’autres actes communautaires; afin d’éviter d’inutiles doubles emplois, l’employeur devrait avoir la possibilité, selon les pratiques nationales, de réunir en un « rapport de sécurité » unique des documents, parties de documents ou d’autres rapports équivalents établis conformément à d’autres actes communautaires ;
(11) la prévention de la formation d’atmosphères explosives comporte également l’application du principe de substitution ;
(12) il convient d’avoir une coordination lorsque des travailleurs provenant de plusieurs entreprises sont présents sur le même lieu de travail ;
(13) outre les mesures préventives, il convient, si nécessaire, de prévoir des mesures additionnelles à mettre en oeuvre lorsqu’une inflammation s’est déjà produite; la combinaison de mesures préventives et additionnelles destinées à réduire les effets néfastes des explosions sur les travailleurs peut permettre d’atteindre le niveau de sécurité le plus élevé possible ;
(14) la directive 92/58/CEE du Conseil du 24 juin 1992 concernant les prescriptions minimales pour la signalisation de sécurité et/ou de santé au travail (neuvième directive particulière au sens de l’article 16, paragraphe 1, de la directive 89/391/CEE) (6) s’applique pleinement, notamment aux emplacements immédiatement contigus aux zones à risque, où le fait de fumer, ou d’effectuer des travaux, comme la soudure ou le sciage et d’autres activités susceptibles de produire des flammes ou des étincelles peuvent interagir avec la zone à risque ;
(15) la directive 94/9/CE répartit les appareils et les systèmes de protection auxquels elle s’applique en groupes et catégories d’appareils ; la présente directive prévoit la classification en zones, par l’employeur, des lieux de travail où peuvent se former des atmosphères explosives et détermine quels groupes et catégories d’appareil et systèmes de protection devraient être utilisés dans chaque zone,
(4) JO L 183 du 29.6.1989, p. 1.
(5) JO L 100 du 19.4.1994, p. 1.
(6) JO L 245 du 26.8.1992, p. 23.
Ont arrêté la présente directive :
Section I : Dispositions générales
Article 1er de la directive du 16 décembre 1999
Objet et champ d’application
1. La présente directive, qui est la quinzième directive particulière au sens de l’article 16, paragraphe 1, de la directive 89/391/CEE, fixe des prescriptions minimales de protection en matière de sécurité et de santé des travailleurs susceptibles d’être exposés au risque d’atmosphères explosives, telles que définies à l’article 2.
2. La présente directive ne s’applique pas :
a) aux zones servant directement au traitement médical de patients et pendant celui-ci ;
b) à l’utilisation des appareils à gaz conformément à la directive 90/396/CEE (7) ;
c) à la fabrication, au maniement, à l’utilisation, au stockage et au transport d’explosifs et de substances chimiquement instables ;
d) aux industries extractives qui relèvent des directives 92/91/CEE (8) ou 92/104/CEE (9) ;
e) à l’utilisation de moyens de transport par terre, mer, voies navigables et air auxquels s’appliquent les dispositions pertinentes des accords internationaux (par exemple ADNR, ADR, OACI, OMI, RID) et les directives communautaires qui donnent effet à ces accords. Les moyens de transport destinés à être utilisés dans une atmosphère potentiellement explosive ne sont pas exclus.
3. Les dispositions de la directive 89/391/CEE et des autres directives pertinentes s’appliquent pleinement au domaine visé au paragraphe 1, sans préjudice de dispositions plus restrictives et/ou spécifiques contenues dans la présente directive
(7) JO L 196 du 26.7.1990, p. 15. Directive modifiée par la directive 93/68/CEE (JO L 220 du 30.8.1993, p. 1).
(8) JO L 348 du 28.11.1992, p. 9.
(9) JO L 404 du 31.12.1992, p. 10.
Article 2 de la directive du 16 décembre 1999
Définition
Aux fins de la présente directive, on entend par «atmosphère explosive », un mélange avec l’air, dans les conditions atmosphériques, de substances inflammables sous forme de gaz, vapeurs, brouillards ou poussières, dans lequel, après inflammation, la combustion se propage à l’ensemble du mélange non brûlé.
Section II : Obligations de l’employeur
Article 3 de la directive du 16 décembre 1999
Prévention des explosions et protection contre celles-ci
Aux fins de la prévention des explosions au sens de l’article 6, paragraphe 2, de la directive 89/391/CEE et de la protection contre celles-ci, l’employeur prend les mesures techniques et/ou organisationnelles appropriées au type d’exploitation, par ordre de priorité et sur la base des principes suivants:
– empêcher la formation d’atmosphères explosives ou, si la nature de l’activité ne le permet pas,
– éviter l’inflammation d’atmosphères explosives
et
– atténuer les effets nuisibles d’une explosion dans l’intérêt de la santé et de la sécurité des travailleurs.
Au besoin, ces mesures sont combinées avec des mesures contre la propagation des explosions et/ou complétées par de telles mesures ; elles font l’objet d’un réexamen périodique et, en tout état de cause, sont réexaminées chaque fois que des changements importants se produisent.
Article 4 de la directive du 16 décembre 1999
Evaluation des risques d’explosion
1. Dans l’accomplissement de ses obligations établies à l’article 6, paragraphe 3, et à l’article 9, paragraphe 1, de la directive 89/391/CEE, l’employeur évalue les risques spécifiques créés par des atmosphères explosives, en tenant compte au moins :
– de la probabilité que des atmosphères explosives se présenteront et persisteront,
– de la probabilité que des sources d’inflammation, y compris des décharges électrostatiques, seront présentes et deviendront actives et effectives,
– des installations, des substances utilisées, des procédés et de leurs interactions éventuelles,
– de l’étendue des conséquences prévisibles.
Les risques d’explosion doivent être appréciés globalement.
2. Il est tenu compte, pour l’évaluation des risques d’explosion, des emplacements qui sont, ou peuvent être, reliés par des ouvertures aux emplacements où des atmosphères explosives peuvent se présenter.
Article 5 de la directive du 16 décembre 1999
Obligations générales
Afin de préserver la sécurité et la santé des travailleurs, et en application des principes fondamentaux d’évaluation des risques et de ceux posés à l’article 3, l’employeur prend les mesures nécessaires pour que :
– lorsque des atmosphères explosives peuvent se former en quantités susceptibles de présenter un risque pour la santé et la sécurité des travailleurs ou d’autres personnes, le milieu de travail soit tel que le travail puisse être effectué en toute sécurité,
– une surveillance adéquate soit assurée, conformément à l’évaluation des risques, pendant la présence de travailleurs en utilisant des moyens techniques appropriés, dans les milieux de travail où des atmosphères explosives peuvent se former en quantités susceptibles de présenter un risque pour la sécurité et la santé des travailleurs.
Article 6 de la directive du 16 décembre 1999
Devoir de coordination
Lorsque des travailleurs de plusieurs entreprises sont présents sur un même lieu de travail, chaque employeur est responsable pour toutes les questions relevant de son contrôle.
Sans préjudice de la responsabilité individuelle de chaque employeur prévue par la directive 89/391/CEE, l’employeur qui, conformément aux législations et/ou pratiques nationales, a la responsabilité du lieu de travail, coordonne la mise en oeuvre de toutes les mesures relatives à la sécurité et à la santé des travailleurs et précise, dans le document relatif à la protection contre les explosions visé à l’article 8, le but, les mesures et les modalités de mise en oeuvre de cette coordination.
Article 7 de la directive du 16 décembre 1999
Emplacements où des atmosphères explosives peuvent se présenter
1. L’employeur subdivise en zones les emplacements où des atmosphères explosives peuvent se présenter, conformément à l’annexe I.
2. L’employeur veille à ce que les prescriptions minimales figurant à l’annexe II soient appliquées aux emplacements visés au paragraphe 1.
3. Si nécessaire, les emplacements où des atmosphères explosives peuvent se présenter en quantités susceptibles de présenter un risque pour la santé et la sécurité des travailleurs sont signalés au niveau de leurs accès respectifs, conformément à l’annexe III.
Article 8 de la directive du 16 décembre 1999
Document relatif à la protection contre les explosions
Lorsqu’il s’acquitte des obligations prévues à l’article 4, l’employeur s’assure qu’un document, ci-après dénommé «document relatif à la protection contre les explosions», est établi et tenu à jour.
Le document relatif à la protection contre les explosions doit, en particulier, faire apparaître :
– que les risques d’explosions ont été déterminés et évalués,
– que des mesures adéquates seront prises pour atteindre les objectifs de la présente directive,
– quels sont les emplacements classés en zones conformément à l’annexe I,
– quels sont les emplacements auxquels s’appliquent les prescriptions minimales établies à l’annexe II,
– que les lieux et les équipements de travail, y compris les dispositifs d’alarme, sont conçus, utilisés et entretenus en tenant dûment compte de la sécurité,
– que des dispositions ont été prises pour que l’utilisation des équipements de travail soit sûre, conformément à la directive 89/655/CEE du Conseil (10).
Le document relatif à la protection contre les explosions doit être élaboré avant le commencement du travail et doit être révisé lorsque des modifications, des extensions ou des transformations notables sont apportées notamment aux lieux, aux équipements de travail ou à l’organisation du travail.
L’employeur peut combiner les évaluations des risques existantes, des documents ou d’autres rapports équivalents établis au titre d’autres actes communautaires.
(10) JO L 393 du 30.12.1989, p. 13. Directive modifiée par la directive 95/63/CE (JO L 335 du 30.12.1995, p. 28).
Article 9 de la directive du 16 décembre 1999
Dispositions particulières applicables aux lieux et équipements de travail
1. Les équipements de travail destinés à être utilisés dans les emplacements où des atmosphères explosives peuvent se présenter et qui sont déjà utilisés ou mis pour la première fois à disposition dans l’entreprise ou l’établissement avant le 30 juin 2003 doivent satisfaire à partir de cette date aux prescriptions minimales figurant à l’annexe II, partie A, lorsqu’une autre directive communautaire n’est que partiellement applicable ou qu’aucune autre directive communautaire ne l’est.
2. Les équipements de travail destinés à être utilisés dans les emplacements où des atmosphères explosives peuvent se présenter et qui sont mis pour la première fois à disposition dans l’entreprise ou l’établissement après le 30 juin 2003 doivent satisfaire aux prescriptions minimales figurant à l’annexe II, parties A et B.
3. Les lieux de travail comprenant des emplacements où des atmosphères explosives peuvent se présenter et qui sont utilisés pour la première fois après le 30 juin 2003 doivent satisfaire aux prescriptions minimales fixées par la présente directive.
4. Les lieux de travail comprenant des emplacements où des atmosphères explosives peuvent se présenter et qui sont déjà utilisés avant le 30 juin 2003 doivent satisfaire, au plus tard trois ans après cette date, aux prescriptions minimales fixées par la présente directive.
5. Lorsque des lieux de travail comprenant des emplacements où des atmosphères explosives peuvent se présenter font l’objet, après le 30 juin 2003, de modifications, d’extensions ou de transformations, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour que ces modifications, extensions ou transformations soient conformes aux prescriptions minimales fixées par la présente directive.
Section III : Dispositions diverses
Article 10 de la directive du 16 décembre 1999
Adaptation des annexes
Les adaptations de nature strictement technique des annexes rendues nécessaires du fait :
– de l’adoption de directives en matière d’harmonisation technique et de normalisation concernant la protection contre les explosions, et/ou
– du progrès technique, de l’évolution des réglementations ou spécifications internationales ou des connaissances en matière de prévention et de protection contre les explosions sont arrêtées selon la procédure prévue à l’article 17 de la directive 89/391/CEE.
Article 11 de la directive du 16 décembre 1999
Guide de bonne pratique
La Commission élabore des orientations pratiques dans un guide de bonne pratique à caractère non contraignant. Ce guide porte sur les questions visées aux articles 3, 4, 5, 6, 7 et 8 ainsi qu’à l’annexe I et à l’annexe II, partie A.
La Commission consulte au préalable le comité consultatif sur la sécurité, l’hygiène et la protection de la santé sur le lieu de travail conformément à la décision 74/325/CEE du Conseil (11).
Dans le cadre de l’application de la présente directive, les Etats membres tiennent le plus possible compte du guide susmentionné pour l’élaboration de leurs politiques nationales de protection de la santé et de la sécurité des travailleurs.
(11) JO L 185 du 9.7.1974, p. 15. Décision modifiée en dernier lieu par l’acte d’adhésion de 1994.
Article 12 de la directive du 16 décembre 1999
Informations communiquées aux entreprises
Les Etats membres s’efforcent de mettre, sur demande, des informations pertinentes à la disposition des employeurs conformément à l’article 11, avec une référence particulière au guide de bonne pratique.
Article 13 de la directive du 16 décembre 1999
Dispositions finales
(Directive 2007/30/CE du 20 juin 2007)
1. Les Etats membres mettent en vigueur les dispositions législatives, réglementaires et administratives nécessaires pour se conformer à la présente directive au plus tard le 30 juin 2003. Ils en informent immédiatement la Commission.
Lorsque les Etats membres adoptent ces dispositions, celles-ci contiennent une référence à la présente directive ou sont accompagnées d’une telle référence lors de leur publication officielle. Les modalités de cette référence sont arrêtées par les États membres.
2. Les Etats membres communiquent à la Commission le texte des dispositions de droit interne déjà adoptées ou qu’ils adoptent dans le domaine régi par la présente directive.
Article 14 de la directive du 16 décembre 1999
La présente directive entre en vigueur le jour de sa publication au Journal officiel des Communautés européennes.
Article 15 de la directive du 16 décembre 1999
Les Etats membres sont destinataires de la présente directive.
Annexe I : Classification des emplacements où des atmosphères explosives peuvent se présenter
Remarque préliminaire
Le système de classification ci-dessous s’applique aux emplacements pour lesquels des précautions sont prises en application des articles 3, 4, 7 et 8.
1. Emplacements où des atmosphères explosives peuvent se présenter
Un emplacement où une atmosphère explosive peut se présenter en quantités telles que des précautions spéciales sont nécessaires en vue de protéger la sécurité et la santé des travailleurs concernés est considéré comme un emplacement dangereux au sens de la présente directive.
Un emplacement où il est improbable que des atmosphères explosives se présentent en quantités telles que des précautions spéciales sont nécessaires est considéré comme non dangereux au sens de la présente directive.
Les substances inflammables et/ou combustibles sont considérées comme des substances pouvant donner lieu à la formation d’une atmosphère explosive, à moins qu’il ne soit avéré, après examen de leurs propriétés, qu’elles ne sont pas en mesure de propager en elles-mêmes une explosion lorsqu’elles sont mélangées avec l’air.
2. Classification des emplacements dangereux
Les emplacements dangereux sont classés en zones en fonction de la fréquence et de la durée de la présence d’une atmosphère explosive.
L’importance des mesures à prendre aux termes de l’annexe II, partie A, résulte de cette classification.
Zone 0
Emplacement où une atmosphère explosive consistant en un mélange avec l’air de substances inflammables sous forme de gaz, de vapeur ou de brouillard est présente en permanence, pendant de longues périodes ou fréquemment.
Zone 1
Emplacement où une atmosphère explosive consistant en un mélange avec l’air de substances inflammables sous forme de gaz, de vapeur ou de brouillard est susceptible de se présenter occasionnellement en fonctionnement normal.
Zone 2
Emplacement où une atmosphère explosive consistant en un mélange avec l’air de substances inflammables sous forme de gaz, de vapeur ou de brouillard n’est pas susceptible de se présenter en fonctionnement normal ou, si elle se présente néanmoins, elle n’est que de courte durée.
Zone 20
Emplacement où une atmosphère explosive sous forme de nuage de poussières combustibles est présente dans l’air en permanence, pendant de longues périodes ou fréquemment.
Zone 21
Emplacement où une atmosphère explosive sous forme de nuage de poussières combustibles est susceptible de se présenter occasionnellement en fonctionnement normal.
Zone 22
Emplacement où une atmosphère explosive sous forme de nuage de poussières combustibles n’est pas susceptible de se présenter en fonctionnement normal, ou, si elle se présente néanmoins, elle n’est que de courte durée.
Notes :
1. Les couches, dépôts et tas de poussières combustibles doivent être traités comme toute autre source susceptible de former une atmosphère explosive.
2. Par « fonctionnement normal », on entend la situation où les installations sont utilisées conformément à leurs paramètres de conception.
Annexe II
A. Prescriptions minimales visant à améliorer la protection en matière de sécurité et de santé des travailleurs susceptibles d’être exposés au risque d’atmosphères explosives
Remarque préliminaire
Les obligations prévues par la présente annexe s’appliquent :
– aux emplacements dangereux au sens de l’annexe I chaque fois que les caractéristiques du lieu de travail, des postes de travail, des appareils ou des substances utilisés ou que les dangers causés par l’activité liée aux risques d’atmosphères explosives l’exigent,
– aux appareils situés dans des emplacements non dangereux et qui sont nécessaires, ou qui contribuent, au fonctionnement sûr d’appareils situés dans des emplacements dangereux.
1. Mesures organisationnelles
1.1. Formation des travailleurs
L’employeur prévoit, à l’intention de ceux qui travaillent dans des emplacements où des atmosphères explosives peuvent se présenter, une formation suffisante et appropriée en matière de protection contre les explosions.
1.2. Instructions écrites et autorisation d’exécuter des travaux
Lorsque le document relatif à la protection contre les explosions l’exige :
– l’exécution de travaux dans les emplacements dangereux s’effectue selon des instructions écrites de l’employeur,
– un système d’autorisation en vue de l’exécution de travaux dangereux ainsi que de travaux susceptibles d’être dangereux lorsqu’ils interfèrent avec d’autres opérations doit être appliqué.
L’autorisation d’exécuter des travaux doit être délivrée avant le début des travaux par une personne habilitée à cet effet.
2. Mesures de protection contre les explosions
2.1. Toute émanation et/ou dégagement, intentionnel ou non, de gaz inflammables, de vapeurs, de brouillards ou de poussières combustibles susceptibles de donner lieu à un risque d’explosion doivent être convenablement déviés ou évacués vers un lieu sûr ou, si cette solution n’est pas réalisable, être confinés de manière sûre ou sécurisés par une autre méthode appropriée.
2.2. Lorsque l’atmosphère explosive contient plusieurs sortes de gaz, vapeurs, brouillards ou poussières inflammables et/ou combustibles, les mesures de protection doivent correspondre au pontentiel de risque le plus élevé.
2.3. En vue de prévenir les risques d’inflammation, conformément à l’article 3, il convient de prendre également en compte les décharges électrostatiques provenant des travailleurs ou du milieu de travail en tant que porteurs ou générateurs de charges. Les travailleurs doivent être équipés de vêtements de travail appropriés faits de matériaux qui ne produisent pas de décharges électrostatiques susceptibles d’enflammer des atmosphères explosives.
2.4. L’installation, les appareils, les systèmes de protection et tout dispositif de raccordement associé ne sont mis en service que s’il ressort du document relatif à la protection contre les explosions qu’ils peuvent être utilisés en toute sécurité en atmosphères explosives. Ceci vaut aussi pour les équipements de travail et les dispositifs de raccordement associés qui ne sont pas des appareils ou systèmes de protection au sens de la directive 94/9/CE, si leur intégration dans une installation peut, à elle seule, susciter un danger d’inflammation. Des mesures nécessaires sont prises pour évirer une confusion entre dispositifs de raccordement.
2.5. Tout doit être mis en oeuvre pour assurer que le lieu de travail, les équipements de travail et tout dispositif de raccordement associé mis à la disposition des travailleurs, d’une part, ont été conçus, construits, montés et installés, et, d’autre part, sont entretenus et utilisés de manière à réduire au maximum les risques d’explosion; si néanmoins une explosion se produit, tout doit être fait pour en maîtriser, ou réduire au maximum, la propagation sur le lieu de travail et/ou dans les équipements de travail. Sur ces lieux de travail, des mesures appropriées sont prises pour réduire au maximum les effets physiques potentiels d’une explosion sur les travailleurs.
2.6. Les travailleurs doivent, au besoin, être alertés par des signaux optiques et/ ou acoustiques, et être évacués avant que les conditions d’une explosion ne soient réunies.
2.7. Lorsque le document relatif à la protection contre les explosions l’exige, des issues d’évacuation doivent être prévues et entretenues afin d’assurer que, en cas de danger, les travailleurs puissent quitter les zones dangereuses rapidement et en toute sécurité.
2.8. Avant la première utilisation de lieux de travail comprenant des emplacements où une atmosphère explosive peut se présenter, il convient de vérifier la sécurité, du point de vue du risque d’explosion, de l’ensemble de l’installation.
Toutes les conditions nécessaires pour assurer la protection contre les explosions doivent être maintenues.
La réalisation des vérifications est confiée à des personnes qui, de par leur expérience et/ou leur formation professionnelle, possèdent des compétences dans le domaine de la protection contre les explosions.
2.9. Si l’évaluation des risques en montre la nécessité :
– il doit être possible, lorsqu’une coupure d’énergie peut entraîner des dangers supplémentaires, d’assurer que les appareils et les systèmes de protection puissent continuer de fonctionner en toute sécurité indépendamment du reste de l’installation en cas de coupure d’énergie,
– les appareils et systèmes de protection fonctionnant en mode automatique qui s’écartent des conditions de fonctionnement prévues doivent pouvoir être coupés manuellement pour autant que cela ne compromette pas la sécurité. Les interventions de ce type ne peuvent être effectuées que par des travailleurs compétents,
– lorsque les dispositifs de coupure d’urgence sont actionnés, les énergies accumulées doivent être dissipées aussi vite et aussi sûrement que possible ou être isolées de façon à ce qu’elles ne soient plus une source de danger.
B. Critères de sélection des appareils et des systèmes de protection
Sauf dispositions contraires prévues par le document relatif à la protection contre les explosions, fondé sur l’évaluation des risques, il convient d’utiliser dans tous les emplacements où des atmosphères explosives peuvent se présenter des appareils
et des systèmes de protection conformes aux catégories prévues par la directive 94/9/CE.
Les catégories suivantes d’appareils seront notamment utilisées dans les zones indiquées, à condition qu’elles soient adaptées au gaz, vapeurs ou brouillards et/ou poussières, selon les cas :
– dans la zone 0 ou 20, appareils de la catégorie 1,
– dans la zone 1 ou 21, appareils de la catégorie 1 ou 2,
– dans la zone 2 ou 22, appareils de la catégorie 1, 2 ou 3.
Annexe III
(Rectificatif au JOCE n° L 134 du 7 juin 2000)
Panneau d’avertissement servant à signaliser, conformément à l’article 7, paragraphe 3, les emplacements où des atmosphères explosives peuvent se présenter .
Emplacement où une atmosphère explosive peut se présenter
Caractéristiques intrinsèques :
– forme triangulaire,
– lettres noires sur fond jaune, bordure noire (le jaune doit recouvrir au moins 50 % de la surface du panneau).
Les Etats membres ont la faculté d’ajouter des mentions explicatives.