Qu’est-ce que la légionellose ?
La légionellose est une infection pulmonaire grave causée par une bactérie nommée Legionella. Il ne s’agit pas d’une maladie contagieuse d’une personne à une autre. La légionellose affecte essentiellement les adultes et touche plus particulièrement les personnes présentant des facteurs favorisants.
Il existe plus de 50 espèces de souches de légionelles, mais seulement quelques-unes d’entre elles sont à l’origine d’infections humaines. Les souches les plus couramment associées à la légionellose en France sont les Legionella pneumophila.
Comment contracte-t-on la légionellose ?
Les légionelles sont présentes à l’état naturel dans les eaux douces (lacs et rivières) et les sols humides. À partir du milieu naturel, la bactérie peut coloniser les installations qui leur offrent des conditions favorables à leur développement (stagnation de l’eau, température de l’eau comprise entre 25 et 45 °C, présence de nutriments).
La contamination se fait par voie respiratoire, par inhalation d’eau contaminée diffusée en aérosol.
Les symptômes et le diagnostic
Les symptômes sont généralement similaires à ceux d’une grippe : fièvre, frissons, toux, difficultés respiratoires et parfois autres signes comme la nausée et la confusion. Ils apparaissent au bout de 2 à 10 jours après la contamination par les légionelles, et dans la majorité des cas dans les 5 à 6 jours.
Pour les patients qui présentent les symptômes de la maladie, il existe plusieurs méthodes pour confirmer le diagnostic de la légionellose : entre autres, la recherche de l’antigène de Legionella pneumophila de sérogroupe 1 (en cause dans plus de 90 % des cas) dans les urines, la recherche par tests sanguins (2 tests sont nécessaires à 3-4 semaines d’intervalle), et la recherche de souches à partir de prélèvements pulmonaires (« culture »).
La légionellose : une pathologie grave ?
La gravité de l’infection dépend de plusieurs facteurs, notamment de la virulence de la souche contractée et de la vulnérabilité de l’individu (tabagisme, âge, personnes immunodéprimées, transplantées, personnes atteintes de diabète, d’insuffisance rénale, coexistence d’une maladie chronique…).
Les conséquences sanitaires des expositions aux légionelles peuvent prendre la forme :
– d’infections non-pulmonaires de type grippal (fièvres de Pontiac notamment) dont l’issue est généralement favorable ;
– d’infections pulmonaires graves, la légionellose.
La légionellose est une pneumopathie sévère. La létalité, bien que plus faible que par le passé, atteint 11%.
La légionellose peut-elle être traitée ?
La légionellose se traite avec des antibiotiques. La durée du traitement est généralement de 14 à 21 jours. La plupart des patients atteints doivent être pris en charge à l’hôpital. Les cas de légionellose notifiés correspondent souvent à des personnes hospitalisées en réanimation ou en unité de soins intensifs. La guérison est obtenue souvent après plusieurs semaines voire plusieurs mois. Quand le diagnostic et le traitement interviennent tôt, l’issue est généralement favorable.
Les risques liés aux légionelles dans les réseaux d’eau sanitaire des bâtiments d’habitation, locaux de travail, établissements de santé et autres établissements recevant du public
a) Cas général
Les réseaux d’eau chaude sanitaire sont conçus avec l’objectif de minimiser les pertes de chaleur et de limiter la consommation énergétique. Ils doivent s’adapter à la demande en eau chaude sanitaire en permettant d’une part une fourniture rapide de l’eau pour le confort des usagers, et d’autre part, une adaptation au nombre parfois variable d’usagers au cours de l’année, notamment dans le cadre d’un fonctionnement saisonnier.
La mise en œuvre des choix techniques répondant à ces objectifs peut offrir des conditions favorables à la prolifération des légionelles dans les réseaux d’eau chaude sanitaire.
La prévention du risque de prolifération des légionelles dans les réseaux d’eau chaude sanitaire concerne autant les réseaux d’eau anciens, parfois difficiles à exploiter compte tenu des extensions successives sur le réseau d’origine, que les réseaux d’eau neufs qui peuvent être rapidement colonisés par la bactérie. Elle repose sur un management global du risque.
À ce titre, la surveillance des installations dans les établissements recevant du public, intègre obligatoirement, en application de l’arrêté du 1er février 2010, la mesure régulière de la température de l’eau chaude sanitaire et la réalisation de campagnes d’analyses de légionelles précisées en annexe de l’arrêté du 1er février 2010. Le contrôle de la température de l’eau sur l’ensemble du réseau d’eau chaude sanitaire constitue un premier niveau d’indicateurs accessibles au quotidien et représentatifs de la maîtrise, ou de l’absence de maîtrise du risque de prolifération des légionelles dans les réseaux. Les résultats d’analyse de légionelles obtenus dans le cadre de la surveillance des réseaux d’eau chaude sanitaire constituent un deuxième niveau d’indicateurs du management global du risque lié aux légionelles dans l’établissement.
b/ Cas des établissements de santé et médico-sociaux
La contamination des systèmes d’eau chaude sanitaire des établissements de santé ou des établissements médico-sociaux peuvent être à l’origine d’épidémies nosocomiales de légionellose. La contamination survient en général par inhalation de microgouttelettes d’eau notamment lors de prise de douche chez des patients pouvant présenter divers facteurs de vulnérabilité (personnes immunodéprimées, transplantées, personnes atteintes de diabète, d’insuffisance rénale, coexistence d’une maladie chronique…).
Il incombe donc aux exploitants des installations de veiller à l’application de la réglementation pour assurer la sécurité sanitaire des usagers.