Prévention des risques sanitaires liés aux systèmes collectifs de brumisation d’eau.

Décret n° 2017-657 du 27 avril 2017 relatif à la prévention des risques sanitaires liés aux systèmes collectifs de brumisation d’eau

NOR : AFSP1628226D
ELI : https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2017/4/27/AFSP1628226D/jo/texte
Alias : https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2017/4/27/2017-657/jo/texte
JORF n°0101 du 29 avril 2017

Publics concernés : fabricants et installateurs de systèmes collectifs de brumisation d’eau ; responsables d’établissement recevant du public ; collectivités territoriales ; agences régionales de santé ; services de l’Etat.
Objet : conditions d’utilisation des systèmes collectifs de brumisation d’eau dans les établissements recevant du public et les lieux accessibles au public.
Entrée en vigueur : le texte entre en vigueur le 1er janvier 2018.
Notice : le décret définit les conditions d’utilisation des systèmes collectifs de brumisation d’eau utilisés dans les établissements recevant du public et les lieux accessibles au public. Il précise notamment que les exploitants de systèmes collectifs de brumisation d’eau utilisent des systèmes adaptés de façon à ne pas engendrer de contamination de l’eau brumisée et à ne pas perturber le fonctionnement du réseau de distribution d’eau auquel ils sont raccordés.
Références : le décret est pris pour l’application de l’article 51 de la loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé. Les dispositions du code de la santé publique modifiées par le présent décret peuvent être consultées, dans leur rédaction résultant de cette modification, sur le site Légifrance (http://www.legifrance.gouv.fr).

Le Premier ministre,
Sur le rapport de la ministre des affaires sociales et de la santé,
Vu la directive (UE) 2015/1535 du Parlement européen et du Conseil du 9 septembre 2015 prévoyant une procédure d’information dans le domaine des réglementations techniques et des règles relatives aux services de la société de l’information et la notification à la Commission européenne n° 2016/607/F ;
Vu le code de la santé publique, notamment ses articles L. 1335-3 à L. 1335-5 ;
Vu le décret n° 2008-1401 du 19 décembre 2008 modifié relatif à l’accréditation et à l’évaluation de conformité pris en application de l’article 137 de la loi n° 2008-776 du 4 août 2008 de modernisation de l’économie ;
Vu l’avis du Haut Conseil de la santé publique en date du 21 septembre 2016 ;
Vu l’avis du Conseil national d’évaluation des normes en date du 3 novembre 2016 ;
Le Conseil d’Etat (section sociale) entendu,
Décrète :

Le chapitre V du titre III du livre III de la première partie du code de la santé publique est complété par une section 4 ainsi rédigée :

« Section 4
« Prévention des risques sanitaires liés aux systèmes collectifs de brumisation d’eau

« Art. R. 1335-15.-I.-Au sens de la présente section, on entend par :

«-systèmes collectifs de brumisation d’eau : les dispositifs générant des aérosols d’eau, au sein des établissements recevant du public et des lieux accessibles au public, visant spécifiquement à la dispersion de fines gouttelettes d’eau, directement dans les volumes d’air auxquels le public est exposé, à des fins de divertissement, de rafraîchissement ou d’humidification de l’air ou des denrées alimentaires, à l’exclusion des dispositifs utilisés pour la protection contre les incendies et ceux utilisés au sein des centrales de traitement de l’air. Ces systèmes sont notamment des systèmes fonctionnant avec un mélange d’air et d’eau dits d’atomisation, des systèmes fonctionnant avec des ultrasons dits de nébulisation, ou des systèmes fonctionnant avec de l’eau sous pression ;
«-réseau de distribution d’eau destinée à la consommation humaine : les installations mentionnées aux 1° et 2° de l’article R. 1321-43 ainsi que les installations privées de distribution d’eau mentionnées au 3° du même article. L’eau circulant dans ces installations respecte les dispositions réglementaires de la section 1 du chapitre Ier du titre II du livre III de la première partie du code de la santé publique ;
«-retour d’eau : le mouvement de l’eau de l’aval vers l’amont dans un réseau de distribution d’eau.

« II.-Les dispositions de la présente section s’appliquent sans préjudice des dispositions en vigueur en matière d’hygiène des denrées alimentaires.

« Sous-section 1
« Règles d’utilisation et d’hygiène applicables aux systèmes collectifs de brumisation d’eau

« Art. R. 1335-16.-Les exploitants utilisent des systèmes collectifs de brumisation d’eau adaptés de façon à ne pas engendrer de contamination de l’eau brumisée et à ne pas perturber le fonctionnement du réseau de distribution d’eau auquel il est raccordé, à l’occasion notamment de phénomènes de retour d’eau du système collectif de brumisation d’eau vers le réseau de distribution d’eau.

« Art. R. 1335-17.-I.-Les systèmes collectifs de brumisation d’eau sont alimentés directement par de l’eau provenant d’un réseau de distribution d’eau destinée à la consommation humaine n’ayant subi aucun traitement thermique.
« II.-En cas d’impossibilité de raccordement à un réseau d’eau destinée à la consommation humaine, le système est alimenté par un réseau d’eau qui respecte les conditions définies aux articles R. 1321-2 et R. 1321-3 pendant toute la période d’utilisation du système collectif de brumisation.
« III.-Est interdit l’ajout de toute substance, mélange de substances ou préparation commerciale dans l’eau alimentant le système collectif de brumisation d’eau pour en modifier sa qualité physico-chimique, microbiologique, ou ses propriétés olfactives et visuelles, à l’exception des produits de traitement de l’eau destinée à la consommation humaine utilisés dans les conditions définies à l’article R. 1321-50.

« Art. R. 1335-18.-I.-Les systèmes collectifs de brumisation d’eau doivent être raccordés en permanence au réseau de distribution d’eau qui les alimente.
« II.-En cas d’impossibilité de raccordement permanent, les systèmes sont équipés d’un réservoir de stockage d’eau conçu et exploité dans les conditions fixées par l’arrêté du ministre chargé de la santé mentionné à l’article R. 1335-20.

« Art. R. 1335-19.-L’exploitant d’un système collectif de brumisation d’eau est tenu :
« 1° D’effectuer un entretien du système permettant d’assurer son bon fonctionnement ;
« 2° D’assurer une surveillance de la qualité de l’eau présente dans le système à une fréquence adaptée aux risques qu’il peut présenter, en faisant appel, pour la réalisation des prélèvements d’eau et des analyses nécessaires, à un laboratoire accrédité par le Comité français d’accréditation ou tout autre organisme d’accréditation équivalent européen signataire de l’accord multilatéral pris dans le cadre de la coordination européenne des organismes d’accréditation ;
« 3° D’assurer, dans la situation évoquée au II de l’article R. 1335-17 et en complément de la surveillance prévue au 2° du présent article, une surveillance de la qualité de l’eau alimentant le système ;
« 4° De mettre en œuvre les mesures nécessaires, pouvant engendrer le cas échéant l’arrêt du système, afin de prévenir et corriger les dysfonctionnements du système de nature à créer un risque pour la santé des personnes.

« Art. R. 1335-20.-Un arrêté du ministre chargé de la santé définit les règles techniques et procédurales d’application de la présente sous-section, visant à assurer la sécurité sanitaire, notamment :
« 1° Les dispositions techniques applicables aux systèmes collectifs de brumisation d’eau ;
« 2° Les modalités de mise en œuvre de la surveillance de la qualité de l’eau mentionnée au 2° et au 3° de l’article R. 1335-19 ;
« 3° Les conditions d’exploitation du réservoir de stockage mentionnées au II de l’article R. 1335-18 ;
« 4° Les mesures à mettre en œuvre en cas de dysfonctionnement du système collectif de brumisation d’eau pour rétablir la qualité de l’eau et assurer la santé des personnes.

« Sous-section 2
« Contrôle et interdiction des systèmes collectifs de brumisation d’eau

« Art. R. 1335-21.-Dans le cadre de ses missions de contrôle, le directeur général de l’agence régionale de santé peut procéder au contrôle de la mise en œuvre des dispositions prévues à la sous-section 1. A ce titre, il peut demander à l’exploitant communication des pièces attestant du respect de ces dispositions.

« Art. R. 1335-22.-Si le préfet, saisi par le directeur général de l’agence régionale de santé, considère qu’une des exigences résultant des articles R. 1335-16 à R. 1335-20 n’est pas respectée, il met en demeure l’exploitant, par tout moyen permettant de conférer date certaine à la notification de cette mise en demeure, de prendre les mesures préventives ou correctives dans un délai déterminé. L’exploitant dispose d’un délai de sept jours pour présenter ses observations à compter de la notification.
« En l’absence de réponse ou en cas d’insuffisance des observations présentées par l’exploitant, le préfet peut, après avis du directeur général de l’agence régionale de santé, interdire l’utilisation du dispositif collectif de brumisation.
« L’exploitant communique au directeur général de l’agence régionale de santé, qui en informe le préfet, les mesures préventives ou correctives mises en œuvre. Le préfet, après avis du directeur général de l’agence régionale de santé, peut lever l’interdiction d’utilisation du dispositif collectif de brumisation.
« En cas de risque imminent pour la santé publique, le préfet peut, sans formalité préalable, interdire l’utilisation d’un système collectif de brumisation d’eau.

« Art. R. 1335-23.-Les frais relatifs au contrôle portant sur la qualité de l’eau des systèmes, et notamment lorsque le contrôle est réalisé à la suite de la déclaration d’un ou de plusieurs cas de légionellose potentiellement en lien avec le système, sont à la charge de l’exploitant du système collectif de brumisation d’eau. »

Le présent décret entre en vigueur le 1er janvier 2018.

La ministre des affaires sociales et de la santé est chargée de l’exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Fait le 27 avril 2017.

Bernard Cazeneuve
Par le Premier ministre :

La ministre des affaires sociales et de la santé,
Marisol Touraine

Centre de préférences de confidentialité

Accessibilité