Pour l’application du présent titre, on entend par entreprise de dimension communautaire l’entreprise ou l’organisme qui emploie au moins mille salariés dans les Etats membres de la Communauté européenne ou de l’Espace économique européen et qui comporte au moins un établissement employant au moins cent cinquante salariés dans au moins deux de ces Etats.
Pour l’application du présent titre, on entend par groupe d’entreprises de dimension communautaire, le groupe, au sens de l’article L. 2331-1, satisfaisant aux conditions d’effectifs et d’activité mentionnées à l’article L. 2341-1 et comportant au moins une entreprise employant au moins cent cinquante salariés dans au moins deux des Etats mentionnés à ce même article.
Les dispositions du présent titre s’appliquent :
1° A l’entreprise ou au groupe d’entreprises de dimension communautaire dont le siège social ou celui de l’entreprise dominante est situé en France ;
2° A l’entreprise ou au groupe d’entreprises de dimension communautaire dont le siège social ou celui de l’entreprise dominante se trouve dans un Etat autre que ceux mentionnés à l’article L. 2341-1 et qui a désigné, pour l’application des dispositions du présent titre, un représentant en France ;
3° A l’entreprise ou au groupe d’entreprises de dimension communautaire dont le siège social ou celui de l’entreprise dominante se trouve dans un Etat autre que ceux mentionnés à l’article L. 2341-1, qui n’a pas procédé à la désignation d’un représentant dans aucun de ces Etats et dont l’établissement ou l’entreprise qui emploie le plus grand nombre de salariés au sein de ces Etats est situé en France.
Un comité d’entreprise européen ou une procédure d’information et de consultation est institué dans les entreprises ou groupes d’entreprises de dimension communautaire afin de garantir le droit des salariés à l’information et à la consultation à l’échelon européen.
Pour l’application du présent titre, l’entreprise dominante s’entend au sens de l’article L. 2331-1.
L’information et la consultation du comité d’entreprise européen sont articulées avec celles des autres institutions représentatives du personnel mentionnées au présent livre et celles mises en place en application du droit de l’Etat membre sur le territoire duquel est implanté l’entreprise ou l’établissement, en fonction de leurs compétences et domaines d’intervention respectifs.
Lorsque le comité d’entreprise européen est constitué en l’absence d’accord ou lorsque l’accord ne prévoit pas les modalités d’articulation visées au 4° de l’article L. 2342-9 et dans le cas où des décisions susceptibles d’entraîner des modifications importantes dans l’organisation du travail ou dans les contrats de travail sont envisagées, le processus d’information et de consultation est mené tant au sein du comité d’entreprise européen que des institutions nationales représentatives du personnel.
Si des modifications significatives interviennent dans la structure de l’entreprise ou du groupe d’entreprises de dimension communautaire, soit en l’absence de dispositions prévues par le ou les accords en vigueur, soit en cas de conflits entre les dispositions de deux ou plusieurs accords applicables, le chef de l’entreprise ou de l’entreprise dominante du groupe d’entreprises de dimension communautaire engage les négociations mentionnées à l’article L. 2342-1 de sa propre initiative ou à la demande écrite d’au moins cent salariés ou de leurs représentants, relevant d’au moins deux entreprises ou établissements situés dans au moins deux Etats différents mentionnés à l’article L. 2341-1.
Un groupe spécial de négociation est composé des membres désignés en application des articles L. 2344-2 à L. 2344-6 et d’au moins trois membres du comité d’entreprise européen existant ou de chacun des comités d’entreprise européens existants.
Le ou les comités d’entreprise européens existants continuent à fonctionner pendant la durée de cette négociation, selon des modalités éventuellement adaptées par accord conclu entre les membres du ou des comités d’entreprise européens et le chef de l’entreprise ou de l’entreprise dominante du groupe d’entreprises de dimension communautaire.
Conformément à l’article 5 de l’ordonnance n° 2011-1328 du 20 octobre 2011, ne sont pas soumis aux dispositions du titre IV du livre III de la deuxième partie du présent code dans sa rédaction issue de ladite ordonnance :
I. Sauf dans le cas prévu par l’article L. 2341-10 :
- Les accords applicables à l’ensemble des salariés prévoyant des instances ou autres modalités d’information, d’échanges de vues et de dialogue à l’échelon communautaire mentionnés à l’article 5 de la loi du 12 novembre 1996 susvisée ;
- Les accords applicables à l’ensemble des salariés prévoyant des instances ou autres modalités d’information, d’échanges de vues et de dialogue à l’échelon communautaire mentionnés à l’article 2 de l’ordonnance du 22 février 2001 susvisée ;
- Les accords conclus conformément à l’article L. 2342-9 du code du travail dans sa rédaction issue de la loi du 12 novembre 1996 susvisée et signés ou révisés entre le 5 juin 2009 et le 5 juin 2011.
Il en va de même si, lorsque les accords mentionnés aux 1°, 2° et 3° arrivent à expiration, les parties signataires décident conjointement de les reconduire ou de les réviser.
II. – Dans le cas prévu par l’article L. 2341-10, les dispositions du titre IV du livre III de la deuxième partie du présent code dans leur rédaction issue de la loi du 12 novembre 1996 susvisée continuent de s’appliquer aux accords mentionnés au 3° du I ci-dessus.
Par dérogation aux articles L. 2341-6 et L. 2341-7, le chef de l’entreprise ou de l’entreprise dominante du groupe d’entreprises de dimension communautaire qui lance une offre publique d’acquisition portant sur le capital d’une entreprise n’est pas tenu de saisir le comité d’entreprise européen ou les représentants des salariés dans le cadre d’une procédure d’information et de consultation préalablement à ce lancement.
En revanche, il réunit le comité d’entreprise européen ou la représentation des salariés dans le délai le plus rapproché suivant la publication de l’offre permettant la présence effective de ses membres en vue de leur transmettre des informations écrites et précises sur le contenu de l’offre et sur les conséquences en matière d’emploi qu’elle est susceptible d’entraîner.
Le recours à la visioconférence pour réunir le comité d’entreprise européen peut être autorisé par accord entre le chef de l’entreprise dominante du groupe et les représentants du personnel siégeant au comité. En l’absence d’accord, ce recours est limité à trois réunions par année civile. Un décret détermine les conditions dans lesquelles le comité d’entreprise européen peut, dans ce cadre, procéder à un vote à bulletin secret.
Les réunions par visioconférence du comité d’entreprise européen sur le fondement de l’article L. 2341-12 sont tenues dans les conditions prévues aux articles D. 2325-1-1 et suivants.