Ordonnance n° 2011-1328 du 20 octobre 2011 portant transposition de la directive 2009/38/CE

Ordonnance n° 2011-1328 du 20 octobre 2011 portant transposition de la directive 2009/38/CE du Parlement européen et du Conseil du 6 mai 2009 concernant l’institution d’un comité d’entreprise européen ou d’une procédure dans les entreprises de dimension communautaire et les groupes d’entreprises de dimension communautaire en vue d’informer et de consulter les travailleurs

Le code du travail est ainsi modifié :
1° A l’article L. 2341-1, les mots : « participant à l’accord sur la politique sociale annexé au traité instituant la Communauté européenne ainsi que dans les autres Etats membres de l’Espace économique européen non membres de la Communauté européenne » sont remplacés par les mots : « ou de l’Espace économique européen » ;

2° L’article L. 2341-6 est remplacé par les dispositions suivantes :
« Art. L. 2341-6. – La consultation prévue par le présent titre consiste, pour le chef de l’entreprise ou de l’entreprise dominante du groupe d’entreprises de dimension communautaire ou tout autre niveau de direction plus approprié, à organiser un échange de vues et à établir un dialogue avec les représentants des salariés à un moment, d’une façon et avec un contenu qui permettent à ceux-ci d’exprimer, sur la base des informations fournies et dans un délai raisonnable, un avis concernant les mesures faisant l’objet de la consultation, qui peut être pris en compte au sein de l’entreprise ou du groupe d’entreprises de dimension communautaire, sans préjudice des responsabilités de l’employeur. » ;

3° Après l’article L. 2341-6, sont insérés les articles L. 2341-7 à L. 2341-11 ainsi rédigés :
« Art. L. 2341-7. – L’information prévue par le présent titre consiste, pour le chef de l’entreprise ou de l’entreprise dominante du groupe d’entreprises de dimension communautaire ou tout autre niveau de direction plus approprié, à transmettre des données aux représentants des salariés afin de permettre à ceux-ci de prendre connaissance du sujet traité et de l’examiner. L’information s’effectue à un moment, d’une façon et avec un contenu appropriés, qui permettent notamment aux représentants des salariés de procéder à une évaluation en profondeur de l’incidence éventuelle de ces données et de préparer, le cas échéant, des consultations avec le chef de l’entreprise ou de l’entreprise dominante du groupe d’entreprises de dimension communautaire ou tout autre niveau de direction plus approprié.
« Art. L. 2341-8. – La compétence du comité d’entreprise européen ou la procédure mentionnée à l’article L. 2341-4 porte sur les questions transnationales. Sont considérées comme telles les questions qui concernent l’ensemble de l’entreprise ou du groupe d’entreprises de dimension communautaire ou au moins deux entreprises ou établissements de l’entreprise ou du groupe situés dans deux Etats membres.
« Art. L. 2341-9. – L’information et la consultation du comité d’entreprise européen sont articulées avec celles des autres institutions représentatives du personnel mentionnées au présent livre et celles mises en place en application du droit de l’Etat membre sur le territoire duquel est implanté l’entreprise ou l’établissement, en fonction de leurs compétences et domaines d’intervention respectifs.
« Lorsque le comité d’entreprise européen est constitué en l’absence d’accord ou lorsque l’accord ne prévoit pas les modalités d’articulation visées au 4° de l’article L. 2342-9 et dans le cas où des décisions susceptibles d’entraîner des modifications importantes dans l’organisation du travail ou dans les contrats de travail sont envisagées, le processus d’information et de consultation est mené tant au sein du comité d’entreprise européen que des institutions nationales représentatives du personnel.
« Art. L. 2341-10. – Si des modifications significatives interviennent dans la structure de l’entreprise ou du groupe d’entreprises de dimension communautaire, soit en l’absence de dispositions prévues par le ou les accords en vigueur, soit en cas de conflits entre les dispositions de deux ou plusieurs accords applicables, le chef de l’entreprise ou de l’entreprise dominante du groupe d’entreprises de dimension communautaire engage les négociations mentionnées à l’article L. 2342-1 de sa propre initiative ou à la demande écrite d’au moins cent salariés ou de leurs représentants, relevant d’au moins deux entreprises ou établissements situés dans au moins deux Etats différents mentionnés à l’article L. 2341-1.
« Un groupe spécial de négociation est composé des membres désignés en application des articles L. 2344-2 à L. 2344-6 et d’au moins trois membres du comité d’entreprise européen existant ou de chacun des comités d’entreprise européens existants.
« Le ou les comités d’entreprise européens existants continuent à fonctionner pendant la durée de cette négociation, selon des modalités éventuellement adaptées par accord conclu entre les membres du ou des comités d’entreprise européens et le chef de l’entreprise ou de l’entreprise dominante du groupe d’entreprises de dimension communautaire.
« Art. L. 2341-11. – Par dérogation aux articles L. 2341-6 et L. 2341-7, le chef de l’entreprise ou de l’entreprise dominante du groupe d’entreprises de dimension communautaire qui lance une offre publique d’acquisition portant sur le capital d’une entreprise n’est pas tenu de saisir le comité d’entreprise européen ou les représentants des salariés dans le cadre d’une procédure d’information et de consultation préalablement à ce lancement.
« En revanche, il réunit le comité d’entreprise européen ou la représentation des salariés dans le délai le plus rapproché suivant la publication de l’offre permettant la présence effective de ses membres en vue de leur transmettre des informations écrites et précises sur le contenu de l’offre et sur les conséquences en matière d’emploi qu’elle est susceptible d’entraîner. »

Le même code est ainsi modifié :
1° Le troisième alinéa de l’article L. 2342-3 est remplacé par les dispositions suivantes :
« Les responsables de l’obtention et de la transmission aux salariés et à leurs représentants mentionnés à l’article L. 2342-4 des informations indispensables à l’ouverture des négociations mentionnées à l’article L. 2342-1, notamment des informations relatives à la structure de l’entreprise ou du groupe et à ses effectifs, sont :
« 1° Tout chef d’une entreprise ou de l’entreprise dominante d’un groupe d’entreprises de dimension communautaire ;
« 2° Tout chef d’une entreprise appartenant à un groupe d’entreprises de dimension communautaire ;
« 3° Tout chef d’un établissement d’une entreprise de dimension communautaire ou appartenant à un groupe d’entreprises de dimension communautaire ;
« 4° En l’absence de représentant en France désigné en application du 2° de l’article L. 2341-3, le chef de l’établissement de l’entreprise de dimension communautaire ou le chef de l’entreprise dominante du groupe d’entreprises de dimension communautaire mentionnés au 3° de cet article. » ;

2° L’article L. 2342-5 est ainsi modifié :
a) Au premier alinéa, le terme : « L’employeur » est remplacé par les termes : « Le chef de l’entreprise ou de l’entreprise dominante du groupe d’entreprises de dimension communautaire » ;
b) Le deuxième alinéa est remplacé par les dispositions suivantes :
« Il informe de la composition du groupe spécial de négociation et du début des négociations les chefs des établissements de l’entreprise ou les chefs des entreprises du groupe d’entreprises de dimension communautaire et les organisations européennes de salariés et d’employeurs consultées par la Commission européenne.
« Avant et après les réunions avec le chef de l’entreprise ou de l’entreprise dominante du groupe d’entreprises de dimension communautaire, le groupe spécial de négociation peut se réunir, avec les moyens nécessaires et adaptés à la communication entre ses membres, hors la présence des représentants du chef de l’entreprise ou de l’entreprise dominante du groupe d’entreprises de dimension communautaire. » ;

3° L’article L. 2342-7 est ainsi modifié :
a) Au premier alinéa, après les mots : « de son choix », sont insérés les mots : « parmi lesquels peuvent figurer des représentants des organisations européennes de salariés mentionnées à l’article L. 2342-5. » ;
b) Après le premier alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« Les experts et les représentants des organisations précitées peuvent, à la demande du groupe spécial de négociation, assister, à titre consultatif, aux réunions de négociation. » ;

4° L’article L. 2342-9 est ainsi modifié :
a) Au 2°, après les mots : « la répartition des sièges », sont insérés les mots : « permettant de prendre en compte le besoin de représentation équilibrée des salariés selon les activités, les catégories de salariés et le sexe, » ;
b) Les 4° et 5° deviennent respectivement les 5° et 7° ;
c) Le 4° est remplacé par les dispositions suivantes :
« 4° Les modalités de l’articulation entre l’information et la consultation du comité d’entreprise européen et celles des autres institutions représentatives du personnel mentionnées au présent livre et celles mises en place en application du droit de l’Etat membre sur le territoire duquel est implanté l’entreprise ou l’établissement, en fonction de leurs compétences et domaines d’intervention respectifs ; »
d) Le 6° est remplacé par les dispositions suivantes :
« 6° Le cas échéant, la composition, les modalités de désignation, les attributions et les modalités de réunion du bureau constitué au sein du comité d’entreprise européen ; »
e) Il est complété par les dispositions suivantes :
« 8° La date d’entrée en vigueur de l’accord et sa durée, les modalités selon lesquelles l’accord peut être amendé ou dénoncé ainsi que les cas dans lesquels l’accord doit être renégocié et la procédure de sa renégociation, notamment lorsque des modifications interviennent dans la structure de l’entreprise ou du groupe d’entreprises de dimension communautaire. » ;

5° Après l’article L. 2342-10, sont insérés les articles L. 2342-10-1 et L. 2342-10-2 ainsi rédigés :
« Art. L. 2342-10-1.-Les membres du comité d’entreprise européen institué par accord informent les représentants du personnel des établissements ou des entreprises d’un groupe d’entreprises de dimension communautaire ou, à défaut de représentants, l’ensemble des salariés de la teneur et des résultats de la procédure d’information et de consultation mise en œuvre, dans le respect des dispositions relatives au secret professionnel et à l’obligation de discrétion mentionnées à l’article L. 2342-10.
« Art. L. 2342-10-2.-Les membres du comité d’entreprise européen institué par accord bénéficient sans perte de salaire des formations nécessaires à l’exercice de leur mandat dans des conditions déterminées par l’accord. »

Le même code est ainsi modifié :

1° L’article L. 2343-3, qui devient l’article L. 2343-2, est ainsi modifié :
a) Au premier alinéa, après les mots : « se réunit », sont insérés les mots : « au moins » ;
b) Le deuxième alinéa est remplacé par les dispositions suivantes :
« Il est notamment informé sur : » ;

2° Il est rétabli un article L. 2343-3 ainsi rédigé :
« Art. L. 2343-3.-Au moins une fois par an, le comité d’entreprise européen est consulté lors d’une réunion sur un rapport portant sur les 5° à 11° de l’article L. 2343-2.
« La consultation s’effectue de façon à permettre aux représentants des salariés de se réunir avec l’employeur et d’obtenir une réponse motivée à tout avis qu’ils pourraient émettre. » ;

3° Au premier alinéa de l’article L. 2343-4, après les mots : « circonstances exceptionnelles », sont insérés les mots : « ou des décisions » ;

4° L’article L. 2343-5 est complété par les dispositions suivantes :
« Le chef de l’entreprise ou de l’entreprise dominante du groupe d’entreprises de dimension communautaire et tout autre niveau de direction approprié sont informés de la désignation des représentants des salariés au comité d’entreprise européen. » ;
5° Le quatrième alinéa de l’article L. 2343-7 est remplacé par les dispositions suivantes :
« Il élit un bureau d’au maximum cinq membres qui bénéficie de conditions matérielles lui permettant d’exercer son activité de façon régulière. » ;
6° A l’article L. 2343-12, les mots : « des travaux du comité » sont remplacés par les mots : « de la procédure d’information et de consultation mises en œuvre conformément aux dispositions du présent chapitre ».

Après l’article L. 2344-8 du même code, il est inséré un article L. 2344-9 ainsi rédigé :
« Art. L. 2344-9. – Les membres du groupe spécial de négociation et du comité d’entreprise européen institué en l’absence d’accord bénéficient, sans perte de salaire, des formations nécessaires à l’exercice de leur mandat. »

I. ― Sauf dans le cas prévu à l’article L. 2341-10 du code du travail, ne sont pas soumis aux dispositions du titre IV du livre III de la deuxième partie du même code dans sa rédaction issue de la présente ordonnance :
1° Les accords applicables à l’ensemble des salariés prévoyant des instances ou autres modalités d’information, d’échanges de vues et de dialogue à l’échelon communautaire mentionnés à l’article 5 de la loi du 12 novembre 1996 susvisée ;

2° Les accords applicables à l’ensemble des salariés prévoyant des instances ou autres modalités d’information, d’échanges de vues et de dialogue à l’échelon communautaire mentionnés à l’article 2 de l’ordonnance du 22 février 2001 susvisée ;

3° Les accords conclus conformément à l’article L. 2342-9 du code du travail dans sa rédaction issue de la loi du 12 novembre 1996 susvisée et signés ou révisés entre le 5 juin 2009 et le 5 juin 2011.
Il en va de même si, lorsque les accords mentionnés aux 1°, 2° et 3° arrivent à expiration, les parties signataires décident conjointement de les reconduire ou de les réviser.
II. ― Sauf dans le cas prévu à l’article L. 2341-10 du code du travail, les dispositions du titre IV du livre III de la deuxième partie du code du travail dans leur rédaction issue de la loi du 12 novembre 1996 susvisée continuent de s’appliquer aux accords mentionnés au 3° du I.

Le Premier ministre et le ministre du travail, de l’emploi et de la santé sont responsables, chacun en ce qui le concerne, de l’application de la présente ordonnance, qui sera publiée au Journal officiel de la République française.


Fait le 20 octobre 2011.


Nicolas Sarkozy


Par le Président de la République :


Le Premier ministre,
François Fillon
Le ministre du travail,
de l’emploi et de la santé,
Xavier Bertrand

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