CEE / information et consultation institué par accord.

Le chef de l’entreprise ou de l’entreprise dominante du groupe d’entreprises de dimension communautaire met en place un groupe spécial de négociation composé de représentants de l’ensemble des salariés, conformément aux dispositions de l’article L. 2344-1, en vue de la conclusion d’un accord destiné à mettre en oeuvre le droit des salariés à l’information et à la consultation à l’échelon européen.

Le groupe spécial de négociation détermine avec l’employeur, par un accord écrit, d’une part les entreprises ou établissements concernés, d’autre part soit la composition, les attributions et la durée du mandat du ou des comités d’entreprise européens, soit les modalités de mise en oeuvre d’une procédure d’information et de consultation.

L’employeur engage la procédure de constitution du groupe spécial de négociation lorsque les effectifs mentionnés à l’article L. 2341-1 sont atteints en moyenne sur l’ensemble des deux années précédentes.

Le calcul des effectifs s’effectue conformément aux dispositions de l’article L. 1111-2 pour les entreprises ou établissements situés en France et conformément au droit national dans les autres Etats.

Les responsables de l’obtention et de la transmission aux salariés et à leurs représentants mentionnés à l’article L. 2342-4 des informations indispensables à l’ouverture des négociations mentionnées à l’article L. 2342-1, notamment des informations relatives à la structure de l’entreprise ou du groupe et à ses effectifs, sont :

1° Tout chef d’une entreprise ou de l’entreprise dominante d’un groupe d’entreprises de dimension communautaire ;

2° Tout chef d’une entreprise appartenant à un groupe d’entreprises de dimension communautaire ;

3° Tout chef d’un établissement d’une entreprise de dimension communautaire ou appartenant à un groupe d’entreprises de dimension communautaire ;

4° En l’absence de représentant en France désigné en application du 2° de l’article L. 2341-3, le chef de l’établissement de l’entreprise de dimension communautaire ou le chef de l’entreprise dominante du groupe d’entreprises de dimension communautaire mentionnés au 3° de cet article.

A défaut d’initiative de l’employeur, la procédure de constitution du groupe spécial de négociation est engagée à la demande écrite de cent salariés ou de leurs représentants, relevant d’au moins deux entreprises ou établissements situés dans au moins deux Etats différents mentionnés à l’article L. 2341-1.

Aucun salarié ne peut être sanctionné ou licencié en raison de l’exercice de ce droit d’initiative. Toute décision ou tout acte contraire est nul de plein droit.

Le chef de l’entreprise ou de l’entreprise dominante du groupe d’entreprises de dimension communautaire invite et convoque le groupe spécial de négociation à une réunion.

Il informe de la composition du groupe spécial de négociation et du début des négociations les chefs des établissements de l’entreprise ou les chefs des entreprises du groupe d’entreprises de dimension communautaire et les organisations européennes de salariés et d’employeurs consultées par la Commission européenne.

Avant et après les réunions avec le chef de l’entreprise ou de l’entreprise dominante du groupe d’entreprises de dimension communautaire, le groupe spécial de négociation peut se réunir, avec les moyens nécessaires et adaptés à la communication entre ses membres, hors la présence des représentants du chef de l’entreprise ou de l’entreprise dominante du groupe d’entreprises de dimension communautaire.

Le temps passé en réunion par les membres du groupe spécial de négociation est considéré comme temps de travail et payé à l’échéance normale.

Les dépenses nécessaires à la bonne exécution de la mission du groupe spécial de négociation sont à la charge de l’entreprise ou de l’entreprise dominante du groupe d’entreprises.

Pour négocier, le groupe spécial de négociation peut être assisté d’experts de son choix parmi lesquels peuvent figurer des représentants des organisations européennes de salariés mentionnées à l’article L. 2342-5.

Les experts et les représentants des organisations précitées peuvent, à la demande du groupe spécial de négociation, assister, à titre consultatif, aux réunions de négociation.

L’entreprise ou l’entreprise dominante du groupe d’entreprises de dimension communautaire prend en charge les frais afférents à l’intervention d’un expert.

La décision de conclure un accord est prise par le groupe spécial de négociation à la majorité de ses membres.

Le groupe peut décider, par au moins deux tiers des voix, de ne pas ouvrir de négociations ou de mettre fin aux négociations déjà en cours. Dans ce cas, une nouvelle demande de constitution d’un groupe spécial de négociation ne peut être introduite que deux ans au plus tôt après cette décision, sauf si les parties concernées fixent un délai plus court.

Le groupe cesse d’exister lorsqu’une procédure d’information et de consultation ou un comité d’entreprise européen est mis en place, ou s’il décide de mettre fin aux négociations dans les conditions prévues au deuxième alinéa.

 

Lorsqu’il opte pour la constitution d’un comité d’entreprise européen, le groupe spécial de négociation conclut un accord qui détermine :

1° Les établissements de l’entreprise de dimension communautaire ou les entreprises membres du groupe d’entreprises de dimension communautaire concernés par l’accord ;

2° La composition du comité d’entreprise européen, en particulier le nombre de ses membres, la répartition des sièges permettant de prendre en compte le besoin de représentation équilibrée des salariés selon les activités, les catégories de salariés et le sexe, et la durée du mandat ;

3° Les attributions du comité d’entreprise européen et les modalités selon lesquelles l’information et la consultation se déroulent en son sein ;

4° Les modalités de l’articulation entre l’information et la consultation du comité d’entreprise européen et celles des autres institutions représentatives du personnel mentionnées au présent livre et celles mises en place en application du droit de l’Etat membre sur le territoire duquel est implanté l’entreprise ou l’établissement, en fonction de leurs compétences et domaines d’intervention respectifs ;

5° Le lieu, la fréquence et la durée des réunions du comité d’entreprise européen ;

6° Le cas échéant, la composition, les modalités de désignation, les attributions et les modalités de réunion du bureau constitué au sein du comité d’entreprise européen ;

7° Les moyens matériels et financiers alloués au comité d’entreprise européen ;

8° La date d’entrée en vigueur de l’accord et sa durée, les modalités selon lesquelles l’accord peut être amendé ou dénoncé ainsi que les cas dans lesquels l’accord doit être renégocié et la procédure de sa renégociation, notamment lorsque des modifications interviennent dans la structure de l’entreprise ou du groupe d’entreprises de dimension communautaire.

Les membres du comité d’entreprise européen institué par accord ainsi que les experts qui les assistent sont tenus :

1° Au secret professionnel pour toutes les questions relatives aux procédés de fabrication ;

2° A une obligation de discrétion à l’égard des informations présentant un caractère confidentiel et données comme telles par l’employeur.

Les membres du comité d’entreprise européen institué par accord informent les représentants du personnel des établissements ou des entreprises d’un groupe d’entreprises de dimension communautaire ou, à défaut de représentants, l’ensemble des salariés de la teneur et des résultats de la procédure d’information et de consultation mise en œuvre, dans le respect des dispositions relatives au secret professionnel et à l’obligation de discrétion mentionnées à l’article L. 2342-10.

Lorsque, au lieu de créer un comité d’entreprise européen, le groupe spécial de négociation opte pour l’institution d’une ou de plusieurs procédures d’information et de consultation, l’accord prévoit selon quelles modalités les représentants des salariés peuvent se réunir pour procéder à une consultation sur les informations qui leur sont communiquées et qui portent, notamment, sur des questions transnationales affectant considérablement les intérêts des salariés.

Les représentants des salariés dans le cadre d’une procédure d’information et de consultation ainsi que les experts qui les assistent sont tenus :

1° Au secret professionnel pour toutes les questions relatives aux procédés de fabrication ;

2° A une obligation de discrétion à l’égard des informations présentant un caractère confidentiel et données comme telles par l’employeur.

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