L’Anact actualise chaque année, depuis 2012, une analyse des accidents du travail, de trajet et des maladies professionnelles pour les femmes et pour les hommes, réalisée à partir des données de sinistralité de la Caisse Nationale de l’Assurance Maladie (CNAM).
Cette étude quantitative met en lumière l’évolution sur 15 ans (entre 2001 et 2016) des écarts entre les femmes et les hommes en matière de santé au travail en France. Les résultats en détail.
Une photographie statistique selon le sexe, par risque et par branche d’activité (lire le rapport complet)
L’étude réalisée par l’Anact met en évidence les différences d’évolution de la sinistralité au travail selon le sexe méconnues. La baisse globale des accidents du travail depuis 2001 masque ainsi la progression des accidents du travail pour les femmes. Par ailleurs, les accidents de trajet, en baisse pour les hommes depuis 2001, sont en hausse pour les femmes.
Et si la progression des maladies professionnelles concerne tant les femmes que les hommes, elle est deux fois plus rapide pour les femmes depuis 2001.
D’autre part, l’analyse par branche d’activité montre que les écarts d’évolution de la sinistralité pour les femmes et pour les hommes, sont en tendance plus importants dans les secteurs mixtes ou à prédominance féminine en croissance d’effectifs.
La baisse globale des accidents de travail avec arrêt depuis 2001 masque la hausse significative des accidents du travail pour les femmes
En 2016, les accidents du travail, déclarés et reconnus, concernent deux fois plus les hommes que les femmes. Les accidents du travail avec arrêt touchent nettement plus les hommes (64%) que les femmes (36%).
Pourtant, si les accidents du travail avec arrêt, déclarés et reconnus, baissent globalement entre 2001 et 2016, ils progressent pour les femmes. En 15 ans, ils ont augmenté de +30,5% pour les femmes tandis qu’ils ont baissé de -29% pour les hommes.
(lire le rapport complet)
Des différences d’exposition qui restent méconnues
Chaque année, depuis 2012, l’Anact met à jour une analyse sexuée des accidents du travail, des accidents de trajet et des maladies professionnelles à partir des statistiques de sinistralité au travail des salariés, fournies par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM).
Cette étude quantitative et longitudinale de la sinistralité au travail en France entre 2001 et 2016 met en lumière des différences d’évolution selon le sexe qui restent méconnues :
- La baisse globale des accidents du travail depuis 2001 masque la progression des accidents du travail pour les femmes, même si leur nombre est deux fois moins élevé pour les femmes que pour les hommes.
- Les accidents de trajet qui sont en baisse pour les hommes depuis 2001, sont en hausse pour les femmes qui sont désormais plus concernées.
- Le nombre des maladies professionnelles concerne autant les femmes que les hommes, avec une progression sur 16 ans deux fois plus rapide pour les femmes. Depuis quelques années, ce nombre diminue compte tenu des nouvelles modalités de reconnaissance des pathologies professionnelles (par exemple, les troubles musculosquelettiques).
Par ailleurs, l’analyse par branche d’activité montre que l’augmentation de la sinistralité pour les femmes est plus importante dans les secteurs mixtes ou à prédominance féminine en croissance d’effectifs. Dans les secteurs d’activités de services II (CTN I : travail temporaire, action sociale, santé, nettoyage…) et de services (CTN H : banques, assurances, administrations…), les femmes sont massivement rentrées dans des emplois et activités qui les exposent à des risques d’accidents de travail, de trajet et aux maladies professionnelles pour lesquels les politiques de prévention ne sont pas assez opérants.
Une analyse pour améliorer les conditions de travail des femmes et des hommes
Femmes et hommes ne sont pas égaux en matière d’exposition aux risques professionnels. Tout d’abord parce que la majorité des secteurs, métiers et activités, présentent encore des emplois non-mixtes. Sachant que, dans un même emploi, les conditions de réalisation de l’activité elles-mêmes peuvent avoir des effets différents sur la santé selon que l’on est une femme ou un homme.
Les travaux conduits par l’Anact montrent que les démarches de prévention et leurs outils prennent encore trop peu en compte ces différences d’exposition. L’Anact fait l’hypothèse que l’exposition aux risques professionnels des femmes reste sous-évaluée. Pour être efficaces et durables, certains dispositifs de prévention gagneraient à analyser et à s’appuyer sur les différences d’expositions entre les femmes et les hommes, surtout dans les secteurs à prédominance féminine.
C’est l’objectif de cet éclairage sexué des statistiques de la sinistralité en France : renouveler le regard des politiques d’évaluation et de prévention des risques professionnels dans l’objectif d’améliorer les conditions de travail de tous les salariés femmes et hommes.