La leptospirose est reconnue comme maladie professionnelle au niveau mondial, européen et national.
En France, les tableaux 19A du régime général de la Sécurité Sociale et 5 du régime agricole listent les activités pour lesquelles la leptospirose est reconnue comme maladie professionnelle.
Les études épidémiologiques montrent que la leptospirose serait d’origine professionnelle dans 1/3 des cas recensés et pour 54 % des actifs en France métropolitaine ayant attrapé la leptospirose.
La leptospirose est aussi une maladie de loisirs et peut-être contractée lors de baignades ou d’activités en eau douce comme le rafting, le canyoning, le triathlon ou encore la pêche, la chasse et le piégeage.
Travaux suivants exposant à des animaux susceptibles d’être porteurs de germe et effectués notamment au contact d’eau ou dans des lieux humides, susceptibles d’être souillés par les déjections de ces animaux :
a) Travaux effectués dans les mines, carrières (travaux au fond), les tranchées, les tunnels, les galeries, les souterrains ; travaux du génie ;
b) Travaux effectués dans les égouts, les caves, les chais ;
c) Travaux d’entretien des cours d’eau, canaux, marais, étangs et lacs, bassins de réserve et de lagunage ;
d) Travaux d’entretien et de surveillance des parcs aquatiques et stations d’épuration ;
e) Travaux de drainage, de curage des fossés, de pose de canalisation d’eau ou d’égout, d’entretien et vidange des fosses et citernes de récupération de déchets organiques ;
f) Travaux effectués dans les laiteries, les fromageries, les poissonneries, les cuisines, les fabriques de conserves alimentaires, les brasseries, les fabriques d’aliments du bétail ;
g) Travaux effectués dans les abattoirs, les chantiers d’équarrissage, travaux de récupération et exploitation du cinquième quartier des animaux de boucherie ;
h) Travaux exécutés sur les bateaux, les péniches, les installations portuaires ; travaux de mariniers et dockers ;
i) Travaux de dératisation et de destruction des rongeurs inféodés au milieu aquatique ;
j) Travaux de soins aux animaux vertébrés ;
k) Travaux dans les laboratoires de bactériologie ou de parasitologie ;
l) Travaux piscicoles de production et d’élevage ;
m) Travaux d’encadrement d’activité en milieu aquatique naturel (exception faite du domaine maritime) : activités nautiques, halieutiques, subaquatiques ;
n) Travaux d’assistance, de secours et de sauvetage en milieu aquatique naturel (exception faite du domaine maritime) ;
o) Travaux de culture de la banane, travaux de coupe de cannes à sucre.
Dans le cadre de la loi travail et du décret n°2016-1908 publié en décembre 2016, les personnes exposées aux agents biologiques de type 2 dont fait partie la leptospirose devront être vus par un professionnel de santé au travail :
- lors d’une visite initiale qui devra être réalisée avant la prise de poste (Visite d’Information et de Prévention)
- au cours des visites médicales périodiques à programmer au maximum tous les 5 ans et à adapter selon les besoins (application d’un schéma vaccinal par exemple)
AVIS DU CONSEIL SUPÉRIEUR D’HYGIÈNE PUBLIQUE DE FRANCE SECTION MALADIES TRANSMISSIBLES
Comment la contracte-t-on la leptospirose
Rongeurs et eau douce :
les principaux facteurs de risque
Une fois dispersées par l’urine des animaux contaminés tels que les rats ou les animaux d’élevage, les bactéries responsables de la leptospirose peuvent survivre jusqu’à 6 mois dans l’eau douce ou un endroit humide.
Les personnes que vous connaissez comme étant à risque de leptospirose dans le cadre de leur travail (domaine de l’assainissement, des travaux publics …) ou de leurs loisirs (canyoning, triathlon, pêche, chasse …) doivent se protéger car les leptospires sont des bactéries fines et mobiles qui peuvent pénétrer dans l’organisme par différents moyens(14).
Ainsi, ces bactéries peuvent pénétrer par :
– des plaies ou des écorchures
– les yeux, le nez, la bouche
– les pores dilatés d’une peau saine macérée
Une maladie potentiellement grave
Vous pouvez voir apparaître les premiers symptômes de la leptospirose rapidement après le contact avec la bactérie ou parfois sur une période plus longue ce qui rend le diagnostic parfois difficile et tardif.
Après la phase d’incubation, la leptospirose ressemble d’abord à une grippe.
Un traitement antibiotique, s’il est initié précocement peut suffire pour traiter la leptospirose, mais dans certains cas l’infection s’aggrave.
Dans les cas les plus graves, les leptospires endommagent les organes tels que les reins, le foie, les poumons, une hospitalisation en service de réanimation est alors souvent nécessaire. Malgré les mesures de soins intensifs, la leptospirose demeure malgré tout parfois mortelle.(14)