Sur les sites de transport et de logistique, le port de charges lourdes et les manutentions manuelles sont, d’après l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), les premières causes d’accidents du travail (lumbagos, sciatiques, heurts, coupures…) devant les accidents de plain pied et l’utilisation d’engins mécaniques. Ces risques sont suivis attentivement par le transporteur DHL Express France. Filiale du groupe Deutsche Post, DHL, qui fête ses 40 ans cette année, compte 2.000 collaborateurs dont la moyenne d’âge s’élève à une trentaine d’années. « Nous en recensons environ 1.200 sur nos 46 sites opérationnels et 800 sur nos sites administratifs », indique Frédéric Bilot, responsable prévention, santé et sécurité de de la filiale française.
Numéro 1 sur l’Hexagone avec plus de 32 millions de colis transportés chaque année, DHL Express France prévoit une croissance annuelle globale de ses flux de 8% sur les 5 années à venir. D’où la nécessité de bien anticiper les risques d’accidents et de maladies professionnelles. L’entreprise consacre chaque année plusieurs millions d’euros à l’amélioration des conditions de travail (notamment au travers des ses nouvelles agences ou l’ergonomie est améliorée). Les actions concernent aussi bien les opérateurs que les administratifs. A titre d’exemple, l’entreprise a financé l’acquisition de 150 sièges ballons qui permettent d’avoir une assise plus droite et naturelle au poste de travail. La distribution de ballons a démarré il y a un an et va être complétée sur certains site, dès début 2017, par des conseils ergonomiques pour une meilleure position à son poste de travail. Par ailleurs, des tapis de souris ergonomiques ont été distribués. Selon que l’employé occupe un poste administratif ou opérationnel, l’information « prévention » diffère.
Par ailleurs, des exercices d’échauffement musculaire sont organisés au sein de 8 agences. Les quelques 300 à 400 personnes concernées démarrent chaque matin leur journée en réalisant une dizaine de gestes pour une durée de 7 et 8 minutes. « Grâce à ces échauffements musculaires, nous observons une baisse des accidents du travail qui va de 10% à 30% selon les sites », rapporte Frédéric Bilot. Ces sites ne sont pas les seuls à avoir amélioré leurs résultats. Sur l’ensemble des 48 sites de DHL (dont trois administratifs), l’expressiste constate une baisse des accidents de 15% et une baisse de 25% de leur taux de gravité. « Les cas les plus récurrents concernent les accidents du dos liés au port de charge, les torsions de pied et les chocs aux jambes », recense le responsable SPS.
Pour améliorer ces résultats, DHL teste de nouvelles technologies comme les exosquelettes et les préhenseurs à ventouses qui aident les manutentionnaires à décharger sans effort des colis de 35 kg. Les tests menés à Montpellier (Hérault) pour le dépotage de palettes et à Lyon (Rhône) pour le déchargement des conteneurs se sont révélés concluants. « Nous n’avons pas perdu en termes de rapidité et les collaborateurs sont moins fatigués en fin de journée. Nous allons déployer ces préhenseurs dès l’année prochaine sur la demi douzaine de sites qui vont s’ouvrir avant d’étendre cette démarche aux sites existants ayant des volumes importants de charges à manutentionner, indique Frédéric Bilot qui a, par ailleurs, assisté aux deux jours de démonstrations des exosquelettes du français Exhauss. Ces équipements permettent de compenser une dizaine de kg mais ils nécessitent encore quelques développement pour une utilisation quotidienne. » Manifestant l’intérêt de suivre les améliorations apportées par Exhauss, de nouveaux tests sont prévus courant 2017.
Eliane Kan