Le burn-out est favorisé par les nouvelles organisations du travail .

Alors que les troubles psychosociaux représentent aujourd’hui le premier problème de santé au travail observés dans les centres de consultation de pathologies professionnelles, le burn-out reste une réalité mal définie et mal quantifiée, pointe le rapport « relatif au syndrome d’épuisement professionnel » présenté à l’Assemblée nationale le 9 février 2017.

C’est pour cette raison que la mission parlementaire exclut la reconnaissance en bonne et due forme du burn-out en tant que maladie d’origine professionnelle, tandis que les maladies psychiques le sont depuis la loi Rebsamen de 2015. Car il reste difficile de distinguer les causes liées au travail d’un malaise plus général chez la victime d’un épuisement professionnel. Et la notion de burn-out recouvre une « grande diversité de situations », souligne la mission parlementaire de Gérard Sebaoun (PS).

En revanche, la responsabilité du management est clairement identifiée par la mission parlementaire : un management défaillant, une charge de travail trop importante, des relations tendues avec les clients… peuvent constituer autant de raisons à l’épuisement d’un salarié.

L’enjeu s’avère de taille : plus de trois millions de salariés pourraient présenter un risque d’épuisement au travail, selon une enquête du cabinet Technologia.

Evolutions structurelles du monde du travail

Le rapport du 9 février 2017 met en exergue plusieurs évolutions structurelles du monde du travail, qui ont pu favoriser l’émergence de cette pathologie. En premier lieu, l’intensification du travail commandée par « une économie toujours plus concurrentielle et mondialisée », qui a incité les entreprises à rationaliser au maximum les processus de production.

Des processus largement accompagnés par les politiques publiques de ces dernières années, orientées vers la baisse du coût du travail et l’augmentation de la compétitivité (baisse des charges, assouplissement des 35 heures, défiscalisation des heures supplémentaires…).

« Ces politiques de traitement du seul coût du travail ont montré leurs limites », analyse le rapport, soulignant la nécessité de développer d’autres pistes pour améliorer la compétitivité hors coût, comme l’investissement dans la recherche et développement et le mieux-être au travail.

« L’envahissement de la vie personnelle par la vie professionnelle, notamment depuis l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la…

En savoir plus sur LE MONDE ECONOMIE | | Par Catherine Quignon

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